vendredi 25 mai 2012

VOGUE VS -16/ANOREXIE

Bonjour à tous! Je suis de retour, et j'écrirai désormais un peu plus souvent, car je suis maintenant EN VACANCES!!! J'ai fait plusieurs recherches pour l'article que je vous offre ici et j'espère vous en faire un bon résumé. Comme vous le savez peut-être, les Publications Condé Nast, qui dirigent les 19 éditions internationales du magazine Vogue, et les éditrices-en-chef de ces magazines ont annoncé que dès juin, aucun mannequin de moins de 16 ans ou qui paraît avoir un trouble alimentaire n'apparaîtra dans les pages du Vogue. Vous vous en doutez, cette nouvelle a fait beaucoup parlé, tant en bien, qu'en mal.

Hello everyone! I'm back, and I'll henceforth write a little more often, because SCHOOL IS FINISHED!!! I did a lot of research for this new article and I hope I gave you a good summary of the situation. As you may know, Condé Nast Publications, that is at the head of the 19 international editions of Vogue magazine, and the editors-in-chief of those magazines announced that from June, no model under 16 or who appears to have an eating disorder will appear in the pages of Vogue. You probably guessed, these news were heavily discussed all over the world, with some good and some bad.

Anna Wintour, Franca Sozzani et Emmanuelle Alt, respectivement éditrices-en-chef du Vogue (USA), du Vogue Italia, et du Vogue Paris
Anna Wintour, Franca Sozzani and Emmanuelle Alt, respectively editors-in-chief of Vogue (USA), Vogue Italia and Vogue Paris

Tout d'abord, il faut reconnaître la bonne intention des magazines de mode les plus influents au monde. En effet, il est très noble de vouloir utiliser son influence sur les gens afin de soutenir une telle cause. Ces nouvelles «règles», qui comprennent un encadrement plus strict lors des défilés et des castings ainsi que des mentorats entre mannequins (voir la liste complète ici), ont été salués par plusieurs personnalités du milieu de la mode, notamment Tyra Banks et Milla Jovovich. Et...c'est pas mal tout pour les critiques positives.

First of all, we have to recognize the good intention of the most influential fashion magazines of the world. Indeed, it's very noble to want to use its influence on people to support such a cause. These new ''rules'', that includes a stricter surrounding during shows and castings as well as mentoring between models (see complete list here), have been praised by many important figures of fashion industry, such as Tyra Banks and Milla Jovovich. And...that's pretty much it for the positive critics.

Amy Lemons à 14 ans pour le Vogue Italia
Amy Lemons at 14 for Vogue Italia
Brooke Shields à 14 ans pour le Vogue
Brooke Shields at 14 for Vogue

Les critiques négatives ou du moins mitigées ont été immédiatement les plus nombreuses. Si nous nous attardons en premier au problème de l'âge, c'est une question qui est soulevée depuis plusieurs années déjà. Pratiquement chaque saison, on entend parler de problèmes ou de poursuites après l'apparition sur les podiums ou dans les pages d'un magazine d'une mannequin jugée trop jeune. Beaucoup ont menti sur leur âge. Valerija Sestic, représentée par Women Management, a défilé dans pas moins de 16 défilés la saison dernière, alors qu'elle n'avait que 16 ans. Vraiment? Non. Son agence a menti sur l'âge de la jeune fille, qui n'avait en fait que 15 ans. Non seulement on peut douter de l'honnêteté des agences, plusieurs fois remise en cause, mais il faut aussi considérer les dangers de commencer à un si jeune âge; les sessions photo avec de la nudité, le peu d'intimité dans les loges de défilés, les drogues auxquelles peuvent être exposées les mannequins ou tous les gens malhonnêtes de l'industrie. Mais c'est également soumettre des adolescentes à peine sorties de l'enfance à un monde difficile et rude, dans laquelle du jugement et de la maturité sont de rigueur. Ces jeunes filles en font malheureusement rarement preuve.

Negative critics or at least mixed ones were immediately the more numerous. Let's first go through the problem of the age : it's an issue that has been discussed for many years now. Almost each season, we hear about problems or legal issues after the appearance on the catwalk or in the pages of a magazine of a model seen as too young. A lot of them lied about their age. Valerija Sestic, represented by Women Management, walked for not less than 16 shows last season, and she was only 16. Really? No. Her agency actually lied about the young girl, who was only 15. Not only can we have doubts about the honesty of the agencies, questioned many times, but it is also necessary to consider the dangers of beginning at such a young age; photoshoots with nudity, the lack of intimacy backstage, drugs to which the models can be exposed, and all the dishonest people in the industry. But it's also throw teenage girls barely out of childhood in a difficult and rude world, in which judgement and maturity are required. Young girls unfortunately rarely have it.

 Ondria Hardin, 14 ans.
Ondria Hardin, 14 years old.


Valerija Sestic et Lindsey Wixson, toutes deux âgées de 15 ans lors de la prise de ces photos, apparaissent sur le podium avec des vêtements transparents qui exposent leur poitrine, ce qui a suscité beaucoup de controverse.
Valerija Sestic and Lindsey Wixson, both 15 when the pictures were taken, appear on the catwalk with see-through clothes that expose their breasts, provocating a lot of controversy.

La question des troubles alimentaires est également importante. L'image que renvoie des représentations de femmes avec la peau sur les os peut être dévastatrice sur les lectrices, chacun le sait. Toutefois, si la décision de Vogue semble marquer un point tournant dans l'industrie, pour d'autres, c'est loin d'être assez. Plusieurs questionnent notamment la règle qui interdirait les mannequins «ayant l'air d'avoir un trouble alimentaire» de travailler, évoquant une confusion. En effet, si certains croivent que la plupart des mannequins sont anorexiques, rien ne le prouve. Malgré tout, on croit que beaucoup d'entre elles ont des habitudes alimentaires dangereuses, sans toutefois atteindre l'anorexie. En plus, il est impossible de réellement déterminer si une personne souffre d'anorexie uniquement par son apparence physique, et les détracteurs se demandent qui dans l'équipe de publication est qualifié pour porter un tel jugement. Le seul moyen efficace serait de poser des questions aux mannequins sur leurs habitudes, mais c'est un moyen facilement contournable. N'accepter que les mannequins avec un IMC normal? Encore là, une personne boulimique peut rester dans son poids santé malgré de mauvaises habitudes. Finalement, il peut même y avoir des problèmes légaux ; les employeurs pourraient se faire poursuivre pour ne pas avoir engager quelqu'un avec une maladie.

The issue of the eating disorders is also important. The image that returns from representations of women with only the skin and bones can be devastating to the readers and everybody knows that. However, if the decision of Vogue seems to be a turning point in the industry, for others, it's far from being enough. Many question the rule that would forbid models «who appear to have an eating disorder» of working, evoking confusion. In fact, if some think most models have anorexia, nothing proves it. However, it's thought that many have dangerous eating habits, without suffering anorexia. Plus, it's impossible to really determine if a person suffers from anorexia only by her physical appearance, and critics are wondering if anybody in the offices is qualified to give such a diagnosis. The only effective way would be to ask models about their eating habits, which is easy to escape. Only accept models with an healthy BMI? Even there, a bulimic person can have a normal weight despite the bad habits. Finally, there can also be legal issues ; employers can be sued for not hiring somebody with a disease.


Hila Elmalich et Ana Carolina Reston, deux mannequins qui sont décédées des suites de l'anorexie et de la boulimie.
Hila Elmalich and Ana Carolina Reston, two models who died of complications due to anorexia and bulimia.

Au cours de mes recherches, je suis tombé sur plusieurs articles concernant les positions de certaines figures éminentes de la mode sur les sujets abordés. Cindy Crawford, une des mannequins les plus populaires des années 90, s'est montré peu enthousiaste à la suite de l'annonce. Elle croit que tout est entre les mains du consommateur, qui est celui qui achète le magazine et qui doit déterminer s'il aime ce qu'il voit ou non. Elle pense aussi que les mannequins devraient être capable d'avoir une voix et de se faire respecter. Audrey Brashich, ancienne mannequin aujourd'hui militante en faveur d'une image corporelle plus saine, croit que l'annonce faite par Condé Nast n'est qu'un coup de publicité pour épater la galerie, et que ce n'est qu'un petit pas vers le changement. Franca Sozzani, qui, comme je l'ai dit dans un précédent article, est une grande détractrice des sites pro-ana et militante contre les troubles alimentaires, a quant à elle été critiqué par la façon dont elle marginalise les femmes dites «normales» dans des éditions spéciales de son magasine ou une section uniquement dédiée aux courbes sur le site internet du Vogue Italia. Alexandra Shulman, éditrice-en-chef du Vogue Britain, a quant à elle déjà prise des actions en faveur d'une meilleure image corporelle dans la mode. Elle a déjà écrit une lettre aux plusieurs maisons de couture leur demandant d'arrêter de faire des vêtements aussi petits, qui ne vont qu'à des filles aux os saillants sans poitrine et sans hanches. Sa lettre n'a pas eu grand impact, et elle pense que c'est un cercle vicieux, entre les designers, les agents, les photographes et certains éditeurs. Finalement, il faut noter que la Semaine de Mode de Madrid a décidé, en 2006, de ne plus faire défiler de mannequins avec un IMC inférieur à 18, tandis qu'en Italie, les designers ne font plus défiler de mannequins avec une taille zéro.

During my searches, I stumbled upon several articles concerning the position of some eminent people of fashion on the addressed topics. Cindy Crawford, one of the most popular models of the 90s, showed little enthusiasm following the news. She thinks everything is in the hands of the consumer, who is the one buying the magazine and deciding what he likes what he sees or not. She also believes models should be able to raise their voice and be respected. Audrey Brashich, a former model now advocating for an healthier body image, thinks the announcement made by Condé Nast is only a publicity stunt aiming to grandstand, and that it's only a baby step towards change. Franca Sozzani, who, as I said in a previous post, is a great detractor of pro-ana websites and an advocate against eating disorders, was criticized for the way she marginalizes the ''normal'' women in special editions of her magazine or with a part of Vogue Italia's website dedicated to women with curves only.On her side, Alexandra Shulman, editor-in-chief of Vogue Britain, took a stand for better body image in fashion. She once wrote a letter to several fashion houses asking them to stop making such smal clothes, that fits only to girls with jutting bones without breasts nor hips. Her letter didn't have a big impact, and she believes it's a vicious circle, between designers, model agents, photographs and some editors. Finally, it should be noted that Madrid's Fashion Week decided, in 2006, to ban models with a BMI lower than 18, while in Italy, designers stopped putting size zeros models on their catwalks.


Alexandra Schulman, éditrice-en-chef du Vogue Britain et Cindy Crawford, mannequin.
Alexandra Schulman, editor-in-chief of Vogue Britain and Cindy Crawford, model.

À mon tour maintenant. Vous vous en doutez peut-être, mais la plupart des choses qui ont été dites dans l'article reflètent mon opinion. Non seulement je crois que les mesures prises par Condé Nast ne sont pas suffisantes, mais je crois aussi qu'à la lumière de tout ça, on remarque de façon encore plus évidente l'immense hypocrisie du milieu de la mode (que j'adore malgré tout). Qui nous prouvent que les mesures prises seront réellement appliquées? Nous ne travaillons pas dans les coulisses du Vogue, Photoshop peut faire des miracles pour faire disparaître un os saillant, et certaines mannequins de 14 ans ont l'air bien plus vieilles. De plus, si l'on veut s'assurer qu'aucune mannequin souffre d'un trouble alimentaire, il faudrait un docteur qualifié sur tous les plateaux et castings. Il est également évident qu'il faudra bien plus pour changer les choses ; il faut que chaque personne impliquée dans la mode prenne position contre les torts de l'industrie. Et ça ne sera pas facile...

It's my turn now. You might have doubts about it, but most of the things said here are reflecting my opinion. Not only do I think the measures taken by Condé Nast are not sufficient, I also believe that in light of all of this, we notice even more the huge hypocrisy of the fashion industry (which I still adore despite everything). What proves us these rules will really be applied? We do not work for Vogue, Photoshop can do miracles to make a jutting bone dissappear, and some 14 year-old models look way older. More, if we want to make sure no model suffer of an eating disorder, a qualified doctor would be needed on all sets and castings. It's also obvious that much more is needed to change things ; it's necessary that everybody working in fashion takes position against the wrongs of the industry. And it won't be easy...

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