Pedram Karimi
Pour sa
troisième collection, le designer iranien déjà bien établi
Pedram Karimi nous a livré un défilé à la hauteur de sa réputation: musique d'ambiance insistante et pénétrante, vêtements
futuristes et architecturaux et
androgynie. La présentation s'ouvrait d'ailleurs sur une vidéo des studios Triptyque narrant l'histoire d'une jeune fille se transformant en garçon lorsqu'elle passe sous l'eau. S'ensuit l'arrivée des mannequins, perchés sur d'immenses chaussures
Buffalo, qui ont malheureusement donné du fil à retordre à beaucoup d'entre eux. Les tissus sont toujours aussi captivants: Karimi allie
technologie et couture, en mélangeant des tissus traditionnels à des textiles industriels aux noms compliqués: laine, fourrure, lin,
spandex, et nylon, entre autres. Les couleurs sont dans la lignée des précédentes collections du designer: blanc, crème,
noir, gris, argenté, mais également de magnifiques
turquoises et une touche de rose foncé à la fin! Tout est bien sûr
oversized, des manteaux aux vestes, t-shirts et shorts. Exception: des leggings et une combine de couleur contrastante qui rajoutaient aux jeux de
superpositions, omniprésents chez Karimi, tant dans le stylisme que les vêtements même, avec de multiples pans et coutures. Les coupes sont
architecturales, mais fluides, le tout semblant très confortable, malgré l'aspect
militaire de l'ensemble. On note un amour des pièces souvent délaissées, comme la
cape, le poncho, ou encore la veste sans manche. Une petite attention au détail, avec ici et là des carrés de tissus intégrés aux hauts. Une autre chose: c'est
luisant, grâce au PVC et au cuir notamment. Ma pièce favorite n'a pas été photographiée dû à une erreur du mannequin; il s'agissait d'un extravagant manteau de fourrure bleu profond rayée. Sinon, je craque pour le manteau qu'on voit plus bas, avec l'intérieur en
PVC! Bref, une collection qui n'a laissé personne indifférent, nouvelle preuve du succès futur de Pedram Karimi sur la scène mode locale et internationale!
For his third collection, the already-established Iranian designer Pedram Karimi delivered a runway show at the height of his reputation: insisting and penetrating background music, futuristic and architectural clothing and androgyny. The presentation was actually opening on a video of Triptyque studios telling the story of a young girl becoming a boy when passing under water. Follows the entrance of the models, perched on gigantic Buffalo shoes, that unfortunately gave a lot of them a hard time. Fabrics are always as fascinating: Karimi allies technology and couture, mixing traditional materials to industrial textiles with complicated names: wool, fur, linen, spandex and nylon, among others. The colors are also in line with the previous collections of the designer: white, cream, black, grey, silver, but also magnificient turquoises and a touch of dark pink at the end! Everything is of course oversized, from coats to vests, t-shirts and shorts. Exception: leggings and a bodysuit of contrasting color that added to the superposition effects, omnipresent at Karimi's, in both stylism and clothing itself, with multiple laps and seams. The silhouettes are architectural, but fluid, everything looking comfortable, despite the military aspect of the whole package. We note a love for pieces of clothing often forgotten, such as the cape, the poncho, or the sleeveless vest. A small attention to details, with here and there squares of fabric integrated to tops. Another thing: it's glossy, due to PVC and leather notably. My favorite piece wasn't photographed because of a model's mistake ; it was an extravagant dark blue stripped fur coat. Otherwise, I fell for the coat we see below, with the inside in PVC! In brief, a collection that let nobody indifferent, new proof of the future success of Pedram Karimi on the local and international fashion scene!
Mélissa Nepton
C'est une
Mélissa Nepton enceinte jusqu'aux yeux qui nous a présenté sa collection «
Equestris», inspirée du monde équestre et de la campagne anglaise. Féminine, assumée, et pleine d'
assurance, la collection automne-hiver de la designer aura de quoi plaire aux femmes de carrière. Le
confort semble être l'élément-clé de cette collection, où abonde les tissus réconfortant comme la
laine et le tweed, et les coupes fluides, tantôt
diaphanes avec de longues capes high-low et transparentes, tantôt hyper
structurées, à travers des manteaux aux multiples épaisseurs, des tuniques aux
cols insolites, ou des tailleurs impérieux. Les couleurs sont chaudes ou neutres, en parfaite harmonie avec la saison: des beiges, des
blancs, des noirs, des gris, mais aussi des
jaunes et des orangées. Il y a plusieurs motifs, notamment les
rayures, signature de la marque, mais aussi du tartan et des motifs de chevaux. Nepton explore particulièrement les
textures dans ses vêtements, avec de la laine trouée, du tweed, et de la fourrure, et joue avec la
caché-révélé, avec des jeux de transparence et de superpositions, où des rayures cachent la poitrine des mannequins. J'aime particulièrement le fait qu'elle mette des parties de différentes couleurs ou tissus aux extrémités de ses vêtements. Mais ce qu'il y a de plus impressionnants, c'est les
mélanges que Mélissa Nepton faits: elle mélange les grosseurs et les directions des rayures, les genres de tissus, les coupes, et allie différentes couleurs ou motifs ensemble. Le meilleur exemple: le
complet tailleur de la dernière photo, où plusieurs teintes et motifs sont juxtaposés. Un élément important de cette collection est également le
cuir, présent par petites touches audacieuses, notamment sur l'ensemble ci-dessous. Dans la lignée de plusieurs designers comme Rudsak ou
Hip&Bone, le textile luisant est également présent sur des
trench coats. Mais la pièce maîtresse de la collection est le
legging, vêtement essentiel à toute bonne cavalière: il est ici dérivé sous toutes ses formes, embellis de patchs de carreaux ou simple et noir. Finalement, pour une troisième année, la créatrice nous a offert une sélection de
pochettes et de foulards démesurés alliant notamment
fourrures et cuir. En bref, une collection parfaite pour la prochaine saison froide, qui saura satisfaire la clientèle toujours grandissante de la designer, à qui on souhaite beaucoup de bonheur dans sa nouvelle maternité!
It's a very pregnant Melissa Nepton that presented us her ''Equestris'' collection, inspired by equestrian world and British countryside. Feminine, assumed, and full of confidence, the Fall-Winter collection of the designer will have what it takes to please the career woman. The comfort seems to be the key-element of this collection, where comforting fabrics such as wool and tweed abound, and fluid silhouettes, at times with diaphanous with long high-low transparent capes, at others with hyper structured pieces such as coats with multiple layers, tunics with unusual collars, or imperious suits. The colors are hot or neutral, in perfect harmony with the season: beiges, whites, blacks, greys, but also yellows and oranges. There was several patterns, notably stripes, signature of the brand, but also plaids and horses patterns. Nepton explores particularly the textures in her clothes, with pierced wool, tweed, and fur, and she plays with ''hidden-revealed'', with games of transparency and superpositions, where stripes hide the breasts of the models. I particularly liked the fact she puts parts of different colors or fabrics on the ends of her pieces. But the most impressive thing are the mixes Melissa Nepton does: she mixes sizes and directions of stripes, types of fabric, cuts, and allies different colors and patterns together. The best example is the suit in the last picture, where several shades and patterns are juxtaposed. Another important element is the leather, present in small daring touches, notably on the look above. In the following of many designers such as Rudsak and Hip&Bone, the shiny textile is also present on trench coats. But the key piece of the collection is the leggings, essential to any good horsewoman: it is derivated here in all its forms, embellished with plaid patches or just simple and black. Finally, for a third year, the creator offered us a selection of enormous clutches and scarves, associating notably fur and leather. In brief, a perfect collection for next cold season, that will satisfy the ever-growing clientele of the designer, to whom we wish a lot of joy in her new role of mother!
Nadya Toto
Je ne connaissais que de nom la
dernière designer de la soirée, et j'espérais une belle surprise, mais
Nadya Toto a manqué son coup et nous a plutôt livré une collection aux airs
baroques qui se voulait chic mais avait l'air plus
cheap qu'autre chose. L'idée de base n'était certes pas mauvaise. On a voulu nous présenter une collection
opulente, avec bijoux Swarovski et dentelle, et la palette de couleurs semblait toute désignée:
bordeaux, noir, turquoise, bleu électrique, magenta et violet. Toutefois, ce sont les
motifs et les tissus qui semblent avoir causé la perte de la collection. En effet, les motifs
floraux étaient redondants et les tissus utilisés, le plus souvent
stretch, donnaient aux vêtements l'allure de pièces sorties tout droit des étalages du
Forever 21. La créatrice a eu la bonne idée de jouer avec de la
dentelle pour faire des effets de transparence, mais n'a su qu'accentuer cette effet bon marché. Un bon point que je lui accorde est le choix de ses
silhouettes : j'aime beaucoup les robes moulantes, avec la jupe aux genoux et des manches longues. Les tailles hautes étaient également flatteuses. J'adore aussi le fait qu'elle fasse du
high-low sur le côté! On m'a également dit que Nadya Toto était reconnue pour jouer avec les
reliefs et créer littéralement des sculptures avec ses tissus. On a eu quelques exemples avec des plissés sur une hanche, des cols bouffants et des
franges à n'en plus finir. Malheureusement, il semblait y avoir une
rigidité dans la confection des vêtements qui enlevait tout aspect haute couture à ces éléments surprenants. La collection manquait également d'une
ligne directrice, passant d'imprimés à fleurs à monochrome puis retour aux motifs baroques, sans qu'on fasse un lien entre eux. Le stylisme était également douteux, particulièrement par rapport aux coiffures. Une pièce a toutefois sauvé la mise: l'immense
poncho-cape bourgogne ci-dessus, pièce essentielle pour l'automne. En bref, une collection qui est partie de plusieurs bonnes idées, mais qui n'a pas su livrer la marchandise.
I only knew by name the last designer of the evening, and I was hoping for a good surprise, but Nadya Toto missed her shot and instead delivered us a baroque-inspired collection that wanted to be chic but looked more cheap than anything else. The basic idea wasn't bad at all. She wanted to present us an opulent collection, with Swarovski jewelry and lace, and the color palette seemed all designated: burgundy, black, turquoise, electric blue, magenta and violet. However, it is the patterns and the fabrics that seemed to have cause the loss of the collection. Indeed, the floral patterns were redundant and the fabrics she used, most of them stretchy, gave the impression the clothes were fresh out the shelves of Forever 21. The designer got the good idea to play with lace to make transparency effects, but it only accentuated the cheap effect. A good point that I give her is the choice of the silhouettes: I really love the skintight dresses, with skirts at the knees and long sleeves. The high waists were also flattering. I also adored the fact she did high-low on the side! I was also told Nady Toto was renowned for playing with reliefs and litterally create sculptures with her fabrics. There was a few examples with pleats on a hip, puffy collars and endless fringes. Unfortunately, there was some sort of rigidity in the confection of the clothes that took away any haute couture
aspect to those surprising elements. The collection also lacked a guideline, passing from floral patterns to monochrome and coming back to baroque patterns, without any link between them. The styling was also dubious, especially when it came to the hair. However, one piece save the show: the huge burgundy poncho-cape above, essential piece for Fall. In brief, a collection that started with good ideas but failed to deliver a good product.
C'est tout pour la première journée de la Semaine de la Mode de Montréal! À très bientôt pour la suite!
That's all for the first day of Montreal's Fashion Week! See you soon for the rest!
Photos: Jimmy Hamelin